Bonjour à toutes et à tous !
Nous sommes le 05 décembre 2017…au soir, la nuit en France, j’ai soudain envie d’écrire un article, je n’ai pas la moindre idée du sujet… Je suis fatiguée et j’ai envie d’aller me coucher. Pourtant, j’ouvre mon ordi, me cale dans mon canap et j’attends devant mon écran blanc. Je ne sais pas au juste ce que j’attends, je respire et je me branche à mon intériorité. Mon mental ne se gêne pas pour me dire « bla-bla-bla » mais je ne l’écoute pas, je suis confiante, je sais que je vais écrire.
J’entends le sujet : Deuil…
OK, bon c’est parti je me lance sur ce simple mot qui n’évoque rien de particulier pour moi, qui du moins ne déclenche pas d’émotions particulières. Ca faisait un moment que je supposais que j’allais écrire là-dessus parce qu’accompagner dans le deuil fait partie de moi. Le deuil a marqué toute ma vie, depuis toute petite je suis confrontée à la mort donc elle est pour moi « familière » si je puis m’exprimer ainsi. Le deuil ou la perte, voici donc mon titre.
Je poursuis mon introduction, qui va bientôt être plus longue que mon article mais peu importe, je sens de t'écrire ces mots, ils sont importants. J’écris donc des mots sur le deuil et comment s’en remettre, comment prendre soin du vivant en nous, comment ne pas perdre pied face à la perte d’un être cher ou d’un animal de compagnie, ou à un divorce ou bien encore la perte de son emploi, la mise en retraite…
Puis, je m’arrête net parce que les mots ne viennent plus, je suis interloquée. Je me demande si cet article est dans la bonne direction, dans la bonne intention…
Ce matin, je me réveille avec "peine", oui tu lis bien, je me fais la réflexion et je me dis que ce mot (peine) n’est pas dans mon vocabulaire, j’aurais aimé sourire mais non. Je prépare le petit déj puis j’allume mon portable et lis les mails et autre réseaux sociaux et je découvre avec quelques heures de « retard » sur la France (ou d' »avance ») que Johnny Hallyday est décédé dans la nuit et que des milliers de français sont dans la douleur, dans la peine de la perte de leur idole…
Je suis d’abord abasourdie par cette nouvelle et mon mental commence à rassembler le puzzle des écrits d’hier soir et de la « peine » à me lever ce matin.
Du coup, cet article devient très particulier, je te le livre sans arrangements, sans détours et sans artifices de ma part.
Qu’il s’agisse de la perte d’un être cher ou d’une séparation ou encore de la mort d’un animal de compagnie, la perte fait partie de la vie. Nous l’expérimentons tous à plus ou moins long terme. Et selon notre conscience émotionnelle du moment, nous sommes terrassés par la perte de notre emploi ou nous faisons face à la mort d’un de nos parents.
Chaque personne réagit différemment face à une perte quelle qu’elle soit, face à un Deuil. Le deuil d’une amitié, le deuil du grand-père ou de la grand-mère, la mort du chat ou du chien, la mise à la retraite, le renvoi de l’équipe de foot, bref, vous avez compris le deuil est une réaction très personnelle, chaque personne réagit en fonction de ses capacités, de sa charge émotionnelle, de son parcours… et ce n’est ni bien ni mal, C’est.
Toutefois, nous pouvons surmonter cette épreuve qui nous touche dans le plus profond de notre coeur, certaines « techniques » ou prises de conscience peuvent rendre notre deuil plus supportable.
Face à un deuil:
Face au deuil nous nous sentons souvent seuls sans l’être totalement, en effet, le culte de nos morts nous rassemble pour un dernier adieu. La famille se réunit autour du mort et de sa famille proche. A cet instant nous sommes entourés. Et, il y a l’avant et l’après enterrement / incinération. Quand il s’agit d’une mort par maladie la famille se prépare ou espère à un retour des choses, dans n’importe quel cas de mort, en fait, c’est un choc. Notre inconscient collectif nous interdit d’être dans la joie pour cette âme qui prend un autre chemin que celui de l’incarnation. La mort fait partie de la vie. Je n’oublierais jamais ce jour où j’appris que Nelson Mandela était passé dans un autre univers, je me rappelle ces visages plein de joie, sur l’écran, de ces femmes et de ces hommes d’Afrique du Sud ! Ils chantaient L’Amour… Ils étaient joyeux parce qu’il était maintenant en paix.
Et si nous envisagions un autre regard, une autre porte. Je comprends que cela peut être facile à dire et plus difficile à faire, cependant, si nous essayons nous y parvenons, parce que nous avons toutes et tous cette force en nous, nous avons ce pouvoir de changer notre regard sur la mort, sur ce passage, sur ce renouveau. Et parce que nous avons toutes et tous vécu de nombreuses fois et que donc, nous sommes morts de nombreuses fois…Nous ne nous en souvenons pas (et c’est heureux parce qu’il y a des morts que je ne voudrais pas re-vivre !!!) cependant notre âme, elle se souvient, et c’est une source inépuisable. Si nous sommes prêts, nous pouvons l’interroger pour nous redonner de l’espoir.
La mort est un renouveau pour la personne décédée et pour nous. On entend souvent : « La vie continue », « Le temps efface la peine », ce sont des phrases qui peuvent nous agacer et pourtant c’est vrai. Parce que l’on s’habitue à vivre sans l’autre, parce que nous poursuivons notre route avec parfois un trou béant qui ne se comble pas et parfois le trou se comble.
Plusieurs possibilités s’offrent alors à nous.
Soit nous restons avec notre trou béant sans vouloir le combler parce que nous ne pouvons pas ou nous ne voulons pas, et c’est comme cela. Soit nous décidons de le combler de manière inconsciente en remplissant notre vie en travaillant beaucoup plus ou avec une drogue quelconque (alcool, cigarette…)ou de bien d’autres façons, soit nous faisons notre deuil de manière consciente. Aucun jugement de ma part.
Le deuil conscient (de mon point de vue) commence par :
💚 Observer nos émotions, nous passons par plusieurs phases, l’injustice / la colère, la culpabilité (d’être en vie) / la dépression, la tristesse, le choc, nous pouvons être complètement déstabilisés. C’est la prise de conscience.
💚 Parler, se faire accompagner dans son deuil, par un proche, par une personne qui comprend ou « qui est passé par là », par un professionnel. On s’ouvre vers l’extérieur.
💚 Accueillir les faits et les émotions qui nous traversent. On lâche prise.
💚 Ritualiser le deuil, c’est-à-dire, si cela n’a pas été fait lors de l’enterrement (ou autre), dire au revoir symboliquement à la personne disparue de notre vie, la laisser partir en s’organisant un petit rituel, ce peut être une photo avec une bougie, peu importe, c’est l’intention surtout qui compte, que l’on soit prêt à dire au revoir. Nous sommes dans l’acceptation de la disparition ou de la rupture.
💚 Se reconstruire, se réorganiser sans l’autre. Apprendre à vivre sans l’autre. Se rendre compte que c’est possible. Nous passons à l’action, nous sommes capables d’entreprendre de nouveau, nous sommes plus confiants, le ciel est moins noir… Les obligations de la vie, de notre vie en société nous permettent de nous remettre le pied à l’étrier. C’est le moment de l’action.
Ces périodes peuvent se croiser et ne sont pas forcément dans cet ordre, il peut y avoir aussi des retours en arrière. Prenons le temps dont nous avons besoin. Versons les larmes que nous avons besoin de verser pour ne rien cristalliser en nous. C’est important. Et autorisons nous à être heureux sans pour autant oublier.
Cet article est pour toutes celles et tous ceux qui sont en période de deuil, de rupture, de séparation, de divorce, de perte de leur animal de compagnie, de perte d’emploi, de mise à la retraite, pour toutes celles et tous ceux qui accompagnent leurs proches dans ce moment de renouveau et pour vous dire à tous que c’est un pas-sage.
Je te souhaite de retrouver la Lumière en toi.🌟
Lumineusement.
Sylvie Gréau
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